Mais qui est-il vraiment ce vieux bonhomme ...
Chers amis,
Chers anciens enfants,
Chers anciens innocents
Croyant en celui
Qui de tout temps a
Fait battre nos coeurs
Quand venait décembre,
Je m'adresse à vous aujourd'hui avec un peu de regret, un peu de peine aussi car est bel et bien fini le temps où nous nous couchions le soir les yeux pleins d'étoiles et nous réveillions de bon matin le sourire aux lèvres, remplis de bonheur et de curiosité à l'idée de découvrir nos cadeaux.
Depuis ce jour où tous nos idéaux se sont cassé la figure, ou nous avons comme "perdu un ami", ou un peu de rêve s'est échappé à jamais de nous en découvrant la VERITE, nous ne nous sommes plus trop posé de questions au sujet du Père Noël . Nous sommes passés à autre chose en admettant durement mais surement que tout n'était qu'illusoire, que c'était un simple mythe d'enfant inventé pas les parents et que rien ne serait plus comme avant désormais.
Cependant, le Père Noël est un "personnage" à part entière et il vaut le coup qu'on s'intéresse un peu à lui vous ne croyez pas ?
Qui est-il vraiment ce recordman de distribution de cadeaux en une nuit à travers toute la planète ? Ce gros bonhomme qui passe par tous les inserts de cheminée sans jamais se coincer ni se salir, qui arrive à s'enfiler tous les verres de lait et les biscuits du monde entier en seulement quelques heures, ce pépert à la hotte qui soit disant voit et entend les moindres bêtises des enfants, cet étranger qui vit quelque part dans le ciel au-dessus de la Laponie et que tout le monde aime sans exception, ce vieux monsieur qui arrive à se souvenir de tous les cadeaux des enfants après n'avoir lu qu'une seule fois leur lettre (il a pas le temps de les lire plusieurs fois !), ce super héros en rouge et blanc... |
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Qui es-tu Père-Noel ?
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"Et bien voyez-vous, aussi loin que je m'en souvienne, mon histoire commence dans une forêt de Laponie au milieu des animaux et des créatures fantastiques. Tout proche de là se développait le monde "humain" à une vitesse gigantesque et empiétait peu à peu sur la forêt. Je ne me rappelle plus de mes parents, mais je vois encore le regard émerveillé du géant qui me trouva, le Maître des Bois, Ark, étonné de voir un bébé humain abandonné dans un froid si glacial. Son premier réflexe fût de me confier à la lionne Shiegra. Malgré le danger encouru, Ark comptait sur l'obéissance de la bête. Puis très vite je fus accueilli et recueilli par Nécile, la reine de Burzee mais aussi la reine des Nymphes des Bois qui m'éleva. Au début, j'ai bien senti que je n'étais pas le bienvenu et plus d'un aurait aimé me voir repartir chez les humains ou tout simplement disparaître de la surface de la Terre. |
Heureusement les Ryls (petits êtres trapus au visage écrasé et au nez épaté), les Gnomes, les Elfes, les Knooks (souvent grincheux), les Nymphes et autres personnages fantastiques peuplant les bois m'ont très vite accepté. Je faisais parti des leurs et je grandissais paisiblement entouré par les meilleures personnes qui soient. Ils m'avaient appelé "Claus" qui signifie "le petit".
Je semblais aimé de tous, excepté du vieux Pogan, un vieux Knook qui n'arrivait pas à se faire à l'idée qu'un mortel puisse vivre parmi des immortels en dépit de la loi. Il abandonna un jour un petit singe (lui aussi mortel) à un arbre tout près de moi, se doutant certainement que je n'aurais pas laissé cette petite bête seule mourir. En partant il me cria :
_" Il s'appelle Jouet ! Fais-en ce que tu veux !"
Bien sur, je me suis précipité vers l'animal que j'ai aussitôt délivré, et à compté de ce jour nous ne nous sommes plus séparés. J'avais un autre ami auquel je tenais particulièrement, il s'agissait de Shosta le petit renne.
Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu'à ce que les Ryls m'annoncent que Ark, le Maître des Bois qui m'avait trouvé arrivait au Palais pour me chercher. Lorsque j'ai rencontré pour la deuxième fois ce géant (qui n'avait pas vieilli d'un poil) j'étais à la fois heureux et intrigué. Je me demandais ce qu'il me réservait. Mais très vite il me rassura en m'expliquant qu'il venait me faire visiter le monde des humains afin que je sache d'où je vienne et comment vivait mon espèce. Il y va de sois qu'Ark espérait lui aussi mieux comprendre ce monde dit de "barbare" et les horreurs qui y régnaient ; la famine, la guerre, la pauvreté etc.
Pour mon départ, ma mère Nécile m'offrit un superbe habit rouge et blanc qu'elle m'avait confectionné. Le col et les bordures étaient de moumoute et il me tenait chaud rien qu'à le regarder ! Il était un peu trop grand certes, mais... j'allais grandir très vite durant mon voyage et il fallait prévoir. Enfin, Ark et moi quittions Burzee dans l'espoir d'y revenir prochainement.
Tout d'abord, nous nous rendîmes voir Le Démon des vents, qui n'avait rien du démon que vous connaissez, non, il n'est pas méchant pour un sou, très ronchon, mais loin d'être méchant. Ark le pria gentiment de nous prêter un peu de son vent afin de voler au-dessus du monde. Il fallut insister un bon moment avant qu'il accepte. Si je me souviens bien, il prétendait que ses vents étaient en période de repos, période indispensable s'il voulait les faire souffler correctement pour l'hiver.
Nous voilà finalement partis, volant dans le ciel vers le monde humain. Aucun mortel ne pouvait nous voir car les immortels possèdent le pouvoir d'invisibilité. Ainsi, si je restais bien accroché tout près de Ark, je ne risquais rien.
Durant notre voyage, nous avons croisé toutes sortes de personnes malheureuses et de lieux dépravés, des guerriers exténués, des paysans chassés de leurs terres, des royaumes en guerre, des villages pillés, tout était si laid et si décevant comparé au lieu où j'avais eu le bonheur d'être élevé ! Cependant à travers le monde je découvris avec plaisir des empereurs qui partageaient équitablement avec leur peuple ou des savants partageant leur temps et leur savoir. Le monde était si grand et à la fois si divers que je ne savais qu'en penser.
A notre retour, nous nous arrêtâmes sur la colline du Démon des vents pour lui rendre son échantillon et le remercier cordialement. Il nous restait alors encore quelques jours de marche pour rejoindre Burzee et la tombée de la nuit nous obligea à camper dans la forêt, non loin de la montagne de Pierre, territoire des Awgwas, horribles bêtes poilus aux longues dents menaçantes et à la peau visqueuse/ C'est cette nuit-là que j'ai pu rencontrer pour la première fois les êtres obscurs qui peuplaient le monde des immortels et qui (je l'appris par la suite) régnaient avec terreur sur les mortels. Ils s'en prirent à moi, puis à Ark. Nous essayions de nous défendre tant bien que mal et je réussis à échapper des pattes du chef Pourceau, à saisir la hache de Ark et à la faire tomber sur la queue de l'ennemi. Hurlant de douleur, le chef se retira, emportant avec lui ses molosses. J'étais un peu sous le choc mais je ne manquais pas de raconter majestueusement l'épisode dès mon retour au Palais.
Ce voyage m'avait fait beaucoup réfléchir et j'avais fait mon choix. Je quittais Burzee pour aller aider les personnes de mon espèce, souvent dans le malheur. Je pris donc mon courage à deux mains et à la sortie de la forêt je me construisis une petite cabane de bois (assez pitoyable en y repensant !). Jouet le petit singe et Shosta le renne étaient partis avec moi et je ne me sentais pas seul. Mais tout n'était pas si simple, pendant des jours et des nuits je cherchais ce que je pouvais bien faire de ma vie. Comment pouvais-je être utile ? D'abord je me suis entraîné à combattre, contre un épouvantail, puis; je me suis rendu compte que je ne voulais pas devenir soldat, cette activité comportait bien trop de violence. Ce n'est pas de cette manière que je parviendrais à aider les gens ! J'étais perdu et ce que j'ignorais, c'est que le vieux Pogan que je croyais ne pas m'aimer ainsi que le Ryl Bleu veillaient sur moi en secret. Me voyant dans la détresse et culpabilisant de m'avoir autant couvé durant mon enfance à Burzee puis laissé tomber à mon départ, ils me vinrent en aide sans même que j'ai eu le temps de dire "ouf". Un soir, alors que je me couchais, ils envoyèrent la Fée du Sommeil m'endormir pour une durée qui suffirait à réaliser leurs projets. A mon réveil, moi, Claus, j'eus l'immense plaisir de découvrir à quelques mètres de ma cabane de bois une superbe maison de briques toute neuve que les Ryls et les Knooks m'avaient construit de bon coeur. C'est en m'approchant du pas de la porte que je vis l'inscription au-dessus de la porte "CETTE MAISON A ETE BATIE PAR LES IMMORTELS DE BURZEE POUR LEUR AMI CLAUS". Inutile de vous dire que j'avais les larmes aux yeux. Enfin quelque chose de concret qui m'arrivait ! Il fallait maintenant que je trouve un moyen de les remercier. Oui ! J'allais leur offrir à tous des cadeaux !
Je me mis aussitôt à la confection de cadeaux que je fabriquais avec la plus grande attention. J'y ai travaillé jour et nuit jusqu'au jour où je découvris devant chez moi un petit garçon presque mort de froid qui prétendait s'être sauvé de chez lui pour que ses parents puissent nourrir ses frères et soeurs. Mon coeur s'emplit de tristesse à la vue de ce petit bout de chou qui avait osé se sacrifier pour la survie de sa famille. Il me supplia même de ne pas le ramener chez lui !
Cet enfant me donna une idée, aller offrir tous les jouets que j'avais fabriqué aux autres enfants de sa famille et à lui même et les secourir d'un peu de nourriture. Les amis de Burzee comprendraient certainement ma démarche.
L'enfant et moi partîmes donc sur le dos de Shosta dans son village et je me fit un plaisir de distribuer tous les jouets aux pauvres petits dont le sourire renaissait et les yeux s'écarquillaient à leur vue. Les parents eux-mêmes ne savaient que dire. Ils semblent que mes bonshommes en pain d'épice aient fait un vrai ravage ! Je leur avais demandé de suspendre une branche de houx au-dessus de leur porte s'ils attendaient ma venue. Et c'est ainsi que je passais des journées entières à jouer avec eux et à créer de nouveaux jouets pour encore plus de surprises, encore plus d'émerveillement et leur plus grand bonheur. Même la fille du Baron eu droit à son jouet !
Tandis que je distribuais du mieux possible un peu de gaieté, j'ignorais totalement que de leur coté les Awgwas complotaient sur mon compte. Ils croyaient en une magie des jouets, capable de faire rire les gens et de rendre les enfants sages. Comportement tout à fait contraire à l'habituel lorsque le pouvoir maléfique envoûte les mortels en semant la terreur et le malheur depuis des années. Leur chef, Pourceau décida qu'il fallait s'emparer des jouets afin de faire cesser la situation. De plus, sa haine envers le petit Claus vêtu de rouge qui lui avait coupé la queue était encore plus grande qu'après notre première rencontre.
Très vite je décidais de fabriquer encore plus de jouets pour satisfaire encore plus d'enfants, mais j'allais avoir besoin de main d'oeuvre...C'est mon ami le Ryl Bleu qui eut l'idée de demander leur aide aux Elfes des Bois qui se trouvaient sans travail depuis un an. Après avoir scrupuleusement étudier ma proposition, ils acceptèrent et le travail commença aussitôt. Ma maison devint très rapidement un atelier à jouets où je n'avais qu'un petit coin pour tenir le registre d'inventaire. Jouet était toujours à mes cotés et Shosta toujours fidèle au poste pour la distribution de cadeaux. Seulement, les jouets devenaient de plus en plus nombreux et un renne ne suffirait plus à tout transporter. Encore ici les Elfes des Bois ont su remédier au problème. Ils me construisirent un magnifique traîneau, rouge et or, où je pus y mettre d'énormes sacs de jouets et qui me permit de voyager de village en village à une vitesse plus rapide. J'allais même dans des petites bourgades éloignées où les enfants avaient perdu tout espoir de me voir.
Malheureusement, un jour, alors que je partais rendre visite aux enfants, je me fit attaquer par tout un groupe d'Awgwas qui m'attendaient en haute d'une falaise. Je ne les avais pas vu car ils avaient usé de leur don d'invisibilité. Ils s'emparèrent des jouets et me projetèrent violemment dans un talus de neige. Jouet fut éjecté lui aussi et se réfugia sur le coté, paralysé. Assommé, c'est Shosta qui m'a m'a défendu et sortie de là. Elle me ramena à la maison.
Après cet évènement, le Ryl Bleu tenta de me persuader de cesser mon activité. Cela devenait selon lui, trop dangereux. Cependant, je pus pu m'y soustraire. J'avais trouvé ma raison de vivre, un moyen de me rendre utile, je n'allais pas abandonner si vite !
Le lendemain, je repartais avec Shosta en traîneau mais ordonnais à Jouet de rester à la maison pour plus de prudence. Mon voyage se passa comme prévu, mais à mon retour j'eus l'horrible vision de voir ma maison en feu, en débris. Elle ne ressemblait plus à rien. Tout tombait à l'eau. Mais le pire, c'est qu'ils avaient enlevé mon petit Jouet, mon petit singe adoré qui n'avait jamais fait de mal à une mouche. Les Awgwas pensaient qu'il était la cause du bonheur des humains de par son nom.
Le grand Ark, décidé à cesser la querelle se rendit chez Pourceau. Il espérait également récupérer mon ami. Mais très vite il découvrit qu'une bataille se préparait. Les Awgwas n'étaient pas seuls, ils avaient rassemblé toutes les autres créatures obscures de la forêt, notamment le Démon de Patalonie, le Géant de Tatarie et même Gozzle le lutin. Ils fêtaient déjà la future bataille et leur future victoire.
Quand Ark revint au Palais, il convia le Conseil des Immortels à se rassembler eux aussi. Toutes les espèces bienveillantes discutèrent sagement sur la situation. Ils m'avaient tous protégé durant mon enfance, malgré la loi, et ils ne concevaient pas que ma vie puisse être soudain menacée sans qu'ils ne bougent le petit doigt. Il décidèrent donc tous, ensemble et à l'unanimité de se battre pour se débarrasser une bonne fois pour toutes de la "graine de Démon" qui se propageait chez les espèces menaçantes. Tout le monde se para au combat, même les Nymphes qui sortirent leurs plus belles armures. Bientôt nous élaborions un plan simple, attaquer les Awgwas par le haut de la caverne et par le bas en même temps, ainsi ils se retrouveraient piégés.
Une fois sur le terrain, nous nous battîmes vaillamment. Nous étions nombreux, organisés et chacun adepte d'une arme (bien sur hormis moi qui étais le seul humain et qui ne m'étais jamais battu qu'avec un épouvantail...). Les flèches, les épées et les frondes furent nos alliées dans ce combat violent. Pourceau s'en prit à moi et j'eus du mal à faire face à ce molosse à la poigne de fer, mais il recula, recula, recula encore si bien qu'un coup d'épée le fit perdre l'équilibre et tomber à la renverse du haut de la falaise. J'ai aussitôt jeté mon arme en promettant de ne jamais plus me battre. La pensée qui suivie fût pour Jouet. Mais hélas nous étions arrivés trop tard. Jouet était étendu sans vie dans la grotte, au milieu des jouets et des trésors. Il m'avait attendu. Nous avions été trop longs... J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps.
Dès notre retour, Jouet fut enterré sous un jeune sapin que les Elfes décorèrent de bougies, de guirlandes et de fleurs hivernales. Jamais je ne l'ai oublié et dans mon coeur il vit encore.
Une nouvelle maison aux couleurs vives fut construite sur les ruines de l'ancienne et les Elfes s'y installèrent un atelier adapté à leurs besoins. Quelques temps après de nouveaux jouets faisaient leur apparition. Chaque hiver, les enfants attendaient ma venue. Nous nous amusion et rigolions ensemble.
Mais voici qu'un jour je suis arrivé un peu trop tard dans un village et tout était éteint. Il y avait pourtant une branche de houx au-dessus des portes mais la nuit était tombée et les enfants devaient probablement dormir. Il a donc fallut que je joue l'acrobate afin d'accéder à la cheminée. Et même lorsque je fus en haut, il fallut que je m'équipe d'une longue branche de sapin pour nettoyer le conduit de cheminée avant de me faufiler à l'intérieur sans en ressortir tout noir. Quand je suis entrée dans la maison, j'ai pu voir que les enfants avaient mis leurs chaussettes à sécher près du feu (inutile de préciser que le feu était à présent éteint). J'ai alors disposé quelques cadeaux en dessous du sapin de Noël ainsi que dans leurs chaussettes (une canne à sucre passait très bien !). Quel dommage de ne pas avoir pu voir leur surprise en se levant le matin !
Quoi qu'il en soit, dès mon retour à la maison, j'ai eus une nouvelle idée que j'ai aussitôt exposée aux Elfes. Je voulais passer pendant les nuits, par la cheminée uniquement, ce qui m'éviterait de passer du temps à jouer avec les enfants et je pourrais ainsi passer dans plus de maisons. Cependant, mes amis les Elfes me firent remarquer qu'il leur faudrait cent fois plus de jouets et cela signifiait une masse de travail supplémentaire, ils étaient courageux mais n'auraient jamais le temps, et Shosta ne pourrait pas assumer toute seule autant de voyages dans le froid. Quel égoïste j'avais été. Nous décidâmes donc ensemble de se réserver onze mois à la fabrication de cadeaux et le dernier mois de l'année à la distribution. Il ne restait plus qu'à régler le problème de Shosta.
Je me rendis au plus vite dans la demeure du vieux Pogan pour lui demander cordialement s'il pouvait me céder sept de ses rennes pour alléger le poids tracté par la pauvre Shosta. Il accepta sur-le-champ et me conseilla même de faire voler mes rennes en demandant un coup de main au Démon des Vents. Pogan et moi nous rendions dès le lendemain chez la dit Démon. Comme d'habitude, rien ne fut facile mais il me permi de disposer de ses vents les plus rapides une nuit par an. Nous avions trouvé une solution.
Le soir venu, je décollais avec les huit rennes, le vieux Pogan que j'enmenais dans mon essai volant. Nous faisions des boucles dans le ciel et le traîneau était devenu tout léger. Ce fut un moment fantastique, indescriptible et surtout précieux. Quand nous avons atterri, les Elfes étaient aussi enchantés que nous. Nous avions à présent toute l'année pour préparer des jouets, les astiquer et les emballer.
Quand la veille de noël arriva, nous étions tous excités. Les Elfes attelèrent les rennes au traîneau tandis que Shosta et moi nous recueillions un instant au pied su sapin où était enterré Jouet et non loin de la cabane en bois construite il y a bien longtemps. Nous nous sommes rendu compte du chemin parcouru et beaucoup de choses avaient changé. Nous aurions aimé avoir Jouet avec nous ce soir là...
Cette nuit de noël, je suis passé dans énormément de maisons, d'un bout à l'autre du monde. Je savais qu'un jour j'arriverais à aller chez tous les enfants du monde entier. Ils savent que je fais de mon mieux et les clochettes du traîneau tintent pour annoncer ma venue. Passer dans la nuit sans que l'on me voie rendait la chose encore plus magique, pour eux comme pour moi.
Ainsi d'année en année je voyageais à travers les pays pour déposer des cadeaux aux enfants. Seulement, je vieillissais. Je l'avais presque oublié mais j'étais un mortel.
Un soir que je mettais à jour le registre de jouets, je me suis sentie faible et mal en point. J'ai posé ma plume et ne voulant pas inquiéter les Elfes qui étaient avec moi, j'ai prétexté un petit moment de fatigue. Mais non dupes, ils ont couru chercher le Ryl Bleu, sont entrés dans ma chambre en trombe et se sont retrouvés nez à nez avec l'Ange de la Mort qui venait me chercher. J'allais mourir d'ici trois jours mais comme il passait par-là, il voulait gagner du temps en m'emportant. Les Elfes l'ont finalement obligé à repartir et à ne revenir que lorsque mon heure aurait sonné.
Le soir même ils m'ont accompagné chez le Grand Roi Gnome en lui expliquant la situation. Ark a bien dû lui raconter la vérité sur mon cas d'un bout à l'autre et lui faire ses excuses. Il fallait sauver la vie du vieux Santa Claus. Moi-même, je ne voulais pas partir, je voulais continuer comme avant. Ark et le Grand Roi Gnome ont longtemps parlé en tentant de s'entendre et de trouver une solution. Le monde des humains était brutal et triste, seul un immortel respecté pourrait leur apprendre à vivre en paix. Le Maître des Bois pensa à moi et le Roi Gnome s'en voulut de ne pas y avoir pensé plus tôt. Soudain il se souvint qu'il avait en sa possession le Manteau d'Immortalité et qu'il était le Roi, il pouvait décider de tout. Il se retira en disant qu'il allait réfléchir.
Tous m'ont raccompagné chez moi et quand nous sommes arrivés près de la maison, elle brillait du Manteau d'Immortalité. A daté de ce jour, plus aucun enfant ne serait oublié par moi. J'en ai fait la promesse ! Je reviendrais éternellement..."
Ecrit par LESLIE d'après le merveilleux roman de L.FRANK BAUM et la superbe BD de MICHAEL G.PLOOG
Devant le sapin de Noël
Tout illuminé de chandelles,
Un sentiment nous étreint,
Une chaleur des temps anciens.
Le temps a passé, Claus est resté.
Parmis nos jouets abandonnés,
N'oubliez jamais, amis,
Que vous avez été petits.
Santa Claus est éternel
Son esprit est immortel.
Jamais ne s'éteindra l'étincelle
Qui brille dans la nuit de Noël.
MICKAEL G.PLOOG traduit parANNE CAPURON